Bachir benchaib , ex- prisonnier politique de mouvement 20 fevrier

Dans un contexte marqué par la répression et la lutte pour les droits humains, de nombreuses voix ont été réduites au silence, mais certaines continuent à résonner par leur résilience et leur engagement inébranlable. Aujourd’hui, nous souhaitons mettre en lumière un poète et artiste qui incarne cette force : Bachir Benchaib, ex-prisonnier politique du Mouvement du 20 février. À travers son parcours artistique et militant, Bachir est une figure inspirante de la lutte rifaine et un symbole de l’expression créative dans un contexte de résistance.

L’objectif de cette série d’entretiens est de valoriser Bachir Benchaib, ce talent perdu mais retrouvé, dont la poésie et l’art théâtral ont marqué plusieurs générations. Sa voix, bien que longtemps emprisonnée, continue de résonner avec force à travers ses mots, son histoire et son engagement. À travers cette première partie, nous explorons ses débuts dans l’art, le théâtre et la poésie, ainsi que l’impact que ces formes d’expression ont eu sur sa vie et son combat.


1. Comment avez-vous commencé à vous intéresser à l’art et au théâtre pendant votre enfance, et comment ces expériences ont-elles influencé votre parcours par la suite ?

Tout d’abord, j’ai grandi dans un quartier populaire de la ville d’Aït Bouayach, bien connue comme toutes les régions de notre Rif blessé, cette forteresse résiliente qui a engendré des talents et des compétences dans tous les domaines, des intellectuels, des artistes, et des personnalités qui ont beaucoup apporté à la cause rifaine. Il est certain que le temps ne suffirait pas pour énumérer tous les noms, mais je me contenterai de mentionner la grande figure artistique et musicale Hassan Tazrit.

En ce qui me concerne personnellement, et en lien avec la question, le début de mon parcours artistique, notamment en poésie et au théâtre, je crois que j’étais sensibilisé à l’art engagé dès mon plus jeune âge, comme les chansons rifaines engagées, et également à la cause palestinienne, ce qui m’a permis de découvrir mon talent créatif. Je me souviens encore avoir joué des rôles théâtraux à l’école primaire, dans des pièces écrites par certains enseignants, qui étaient satisfaits de ma performance et impressionnés par la façon dont je m’immergeais dans le personnage que j’incarnais sur scène.

Par la suite, j’ai commencé à écrire mes propres pièces de théâtre, ce qui s’est produit au niveau collège. En réalité, il s’agissait de sketches, puis j’ai développé mes capacités intellectuelles et commencé à écrire des poèmes en rifain, ainsi que des pièces de théâtre. La plus notable d’entre elles était « Amariz Khobaqoua », qui a été très bien accueillie par les spectateurs à l’époque. Il est à noter que j’étais parmi les membres fondateurs de l’association Bouya pour la culture et les arts à ses débuts, où je travaillais sur le théâtre engagé.

2. Quels sont vos souvenirs les plus marquants de votre enfance dans le domaine de l’art et de la créativité ?

Honnêtement, je ne peux pas désigner un souvenir en particulier, car les souvenirs de mon enfance, surtout après mon engagement dans le monde de l’art engagé, étaient tous beaux et merveilleux. Mais le moment où j’ai créé quelque chose pour la première fois, c’est-à-dire la découverte de mon talent, est un souvenir qui se distingue des autres.

3. Comment l’art et le théâtre vous ont-ils aidé à exprimer vos idées et vos émotions lorsque vous étiez jeune ?

C’était le seul exutoire où je pouvais libérer mon énergie, mes critiques, mes objections, mes orientations et ma vision des choses selon ma perspective. L’art était mon monde dans lequel je me réfugiais pour fuir une réalité qui ne correspondait pas à ce que je souhaitais. En résumé, j’ai toujours considéré et je considère encore l’art engagé comme une force expressive capable de changer beaucoup de choses. Je me suis particulièrement attaché à l’art engagé, notamment la poésie, dans laquelle je me retrouve.

4. Quelles sont les circonstances qui ont conduit à votre arrestation pendant le Mouvement du 20 février ?

Je tenterai de répondre brièvement à cette question. Personnellement, je considère que la raison de mon arrestation, ou plutôt de mon enlèvement à la mosquée centrale d’Aït Bouayach, était un ciblage direct du Mouvement du 20 février dans la région pour éteindre la flamme de ce mouvement contestataire.

Les autres questions et réponses seront publiées prochainement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut