Île de Badès : un trésor oublié entre beauté naturelle et abandon politique

L’île de Badès, située à l’ouest d’Al Hoceima, est l’un des sites les plus emblématiques du nord du pays. Cette ancienne cité portuaire, aujourd’hui réduite à un petit douar côtier dominé par un rocher toujours occupé par l’Espagne, incarne à la fois la richesse historique, la splendeur naturelle et la marginalisation structurelle imposée par l’État marocain à une population pourtant enracinée dans l’histoire du pays.

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Un site historique majeur, laissé sans statut

Entre le VIIIe et le XVIe siècle, Badès était l’un des ports les plus importants du sud de la Méditerranée. Elle servait de trait d’union entre Fès et les grands ports andalous. La ville abritait une mosquée, une kasbah, des quartiers d’habitation, des souks et même un chantier naval. Les grands géographes arabes et andalous y font référence comme à une cité raffinée et stratégique.

Pourtant, aujourd’hui, aucun classement officiel n’a été accordé au site. Les vestiges de la ville sont toujours enfouis sous terre, sans travaux archéologiques, sans programme de réhabilitation, sans reconnaissance patrimoniale nationale, alors que le lieu répond à tous les critères de valorisation. Cette négligence n’est pas due à un manque de moyens, mais à un choix politique clair de l’ignorer.

Une occupation étrangère toujours en cours

Depuis 1564, le rocher de Badès est occupé par l’Espagne. Une garnison y est toujours installée, visible depuis la plage. À son pied, une simple corde bleue sur le sable marque la « frontière ». Une image symbolique de l’absurdité : alors que le Maroc revendique Ceuta et Melilla, il tolère depuis des décennies l’occupation militaire d’un rocher situé à moins de 90 mètres du rivage. Aucune action diplomatique réelle, ni initiative concrète n’a été entreprise pour réintégrer le lieu à la souveraineté marocaine.

Une population abandonnée

Les habitants de Badès et des douars environnants vivent dans une forme d’isolement extrême. Il n’existe pas de société de transport touristique, pas d’infrastructure de santé sur place, pas de services publics dignes de ce nom. La région souffre d’un enclavement total malgré son fort potentiel.

Les femmes doivent encore marcher sur des kilomètres pour chercher de l’eau, tandis que des savoir-faire ancestraux comme la poterie de Tighza disparaissent faute de soutien. Ce délaissement n’est pas une fatalité géographique : c’est un abandon de l’État.

Un écotourisme empêché par les blocages structurels

De jeunes habitants comme Anouar Akkouh, revenu de l’étranger, ont tenté de lancer des initiatives écotouristiques. Création de gîtes, circuits de randonnée, valorisation des produits locaux… Mais ils se heurtent à une absence totale de soutien logistique et institutionnel. Aucune aide au transport, aucune promotion officielle, aucune stratégie touristique sérieuse.

L’État marocain ne développe pas l’écotourisme à Badès car cela nécessiterait d’investir dans une zone longtemps marginalisée, historiquement frondeuse, et politiquement sensible. Le cercle vicieux persiste : pas de transport, donc pas de tourisme ; pas de tourisme, donc aucun investissement.

Une richesse naturelle exceptionnelle

Et pourtant, tout y est : une baie sauvage d’une rare beauté, des falaises calcaires, des criques naturelles, une biodiversité protégée au sein du Parc National d’Al Hoceima. On y observe encore des dauphins, des aigles, et parfois même des phoques moines.

Le réseau associatif RODPAL a balisé plus de 50 km de sentiers pour la randonnée, sans le moindre soutien public massif. Le centre d’information environnementale existe, mais reste sous-financé. C’est la société civile qui maintient debout, à bout de bras, ce qu’un vrai État aurait dû valoriser depuis longtemps.

Pourquoi parler de l’île de Badès aujourd’hui ?

Parce qu’il est temps de rétablir la vérité sur ce lieu et ses habitants :

  • Oui, Badès est un site exceptionnel.
  • Oui, Badès devrait être classé, restauré, protégé.
  • Oui, Badès mérite mieux qu’une simple corde bleue face à un rocher militaire étranger.
  • Oui, les habitants de Badès et des montagnes voisines ont droit à des routes, à l’eau, à la reconnaissance.

À faire autour de l’île de Badès

  • Visiter le souk de Rouadi, cœur économique hebdomadaire de la zone
  • Explorer les villages d’Adouz et de Mastassa, à l’architecture rifaine typique
  • Randonner jusqu’à Cala Iris ou la Kasbah Snada
  • Déguster les produits du terroir local : huile d’olive, figues, poterie

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